La dynamique sociale de l'anorexie mentale

Le 24/06/2024 0

Dans La minute culture

La frustration involontaire d’une société « en guerre » deviendrait volontaire chez certaines personnes, menant à l’anorexie mentale (Selvini et al., 2003). Actuellement, la société occidentale veut que la performance prône sur l’humain : certains auteurs parlent de “société addictogène”. La dépendance envers le profit et la réussite peut toutefois générer de la frustration, ce qui induirait un besoin de compenser. Or, c’est cette recherche de compensation qui mènerait à de nombreuses névroses (Debaisieux, 2021 ; Tousseul, 2020).

L’être humain est un être social. Il est pour lui vital d’adhérer à un groupe : religion, partis politiques, loisirs. En l’occurrence, depuis quelques années, de nouveaux courants voient le jour : il s’agit des mouvements « Pro-ana », « Pro-mia » et « Thigh gap ». Étroitement liés aux TCA, leur objectif est de prôner l’anorexie et la boulimie. L’idéologie de ces groupes veut que l’amaigrissement soit considéré comme une réussite. En d’autres termes, il serait gratifiant d’être malade et de se mettre en danger (Debaisieux, 2021; Selvini et al., 2003).

Ces tendances sont ainsi responsables d’un grand nombre de TCA : elles motivent et permettent aux personnes vulnérables d’être fières de « pratiquer » l’anorexie. Appartenir à un groupe social permet aussi de se structurer, de s’identifier, de s’autonomiser, d’avoir accès au relationnel, et à la sexualité. Certaines personnalités peuvent néanmoins rencontrer des difficultés à intégrer la société. En effet, l’environnement procure parfois de nombreuses appréhensions chez les individus discrets, ou hors des normes sociales. Bien que la définition de “normalité” soit contestée, elle correspondrait aux caractéristiques rencontrées les plus fréquemment au sein d’une population. La timidité et le manque de confiance en soi peuvent, par exemple, laisser place à un intense mal-être. À défaut d’ouverture sociale, certains traits de caractère prédisposent donc à un isolement volontaire. L’adhésion à un groupe étant néanmoins vital, ces individus en marge de la société ne sont pas épargnés par le mal-être psychique lié à l’isolement. Ils tenteront ainsi de mettre en place des stratégies pour compenser leur malaise. C’est alors que l’adulte entrera dans une névrose pathologique, telle que la pratique addictive. La société a donc une grande influence sur l’émergence d’addictions, et indirectement sur les pathologies comme l’anorexie mentale (Debaisieux, 2021; Tousseul, 2020).

S’éloigner de la société peut non seulement être une cause d’anorexie, mais également une conséquence. Effectivement, le patient anorexique tente de se rassurer grâce à son isolement. Une vie en solitaire limiterait ainsi l’imprévu, et la peur panique qui y serait associée. Autrui étant perçu comme incertain et dangereux, le corps, lui,Source :  est fiable, omniprésent et maîtrisable. La stratégie mise en place serait donc un moyen de contrôler en permanence l’objet addictif (le corps) et l’espace addictif (le repas). Symptôme majeur de l’anorexie, l’hyper-contrôle s’expliquerait quant à lui par le déplacement du contrôle porté sur autrui, sur un objet plus maîtrisable tel que le corps (Debaisieux, 2021; Tousseul, 2020).

Le dysfonctionnement social de l’individu anorexique implique inévitablement des difficultés relationnelles. Les traiter grâce à une prise en charge psychothérapeutique serait une solution incontournable. Il serait même possible de la complémenter grâce à un suivi hypnothérapeutique. Les formations à distance de l’EFPP, en particulier l’hypnose et la psychothérapie, peuvent être considérées comme complémentaires pour traiter ce type de pathologie.

Source : https://efpp.blog/la-dynamique-sociale-de-lanorexie-mentale/

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